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Intégration économique

Former et franciser la relève : un enjeu immédiat pour notre industrie

01 février 2024

Damien Wipf

Une canette en aluminium, la coque d’un téléphone, le train d’atterrissage d’un avion, les équipements de déneigement, les outils, machines, éléments de structures métalliques… du plus petit au plus grand, tous ces objets ont un point commun : ils sont le fruit des travailleurs de l’industrie de la fabrication métallique, incontournable pour soutenir l’économie québécoise et pour laquelle le recours à la main-d’œuvre immigrante est essentiel en région.


Avec près de 3 500 entreprises et 95 000 travailleurs, le secteur de la Fabrication métallique industrielle (FMI) est incontournable dans le paysage manufacturier québécois. Il en représente d’ailleurs 20% de la main-d’œuvre, du PIB et des exportations. Et pourtant, ce secteur indispensable à nombre de secteurs considérés comme essentiels par les orientations gouvernementales, telles que la santé, l’aéronautique, la transition énergétique ou encore la construction, reste méconnu.

La FMI est constituée de trois principaux sous-secteurs d'activité : la fabrication de produits métalliques, la fabrication de machines et la fabrication de matériel de transport, excluant la production de produits aérospatiaux et de leurs composants. Ensemble, les entreprises regroupées par ces sous-secteurs procèdent à la deuxième et la troisième transformation des métaux.

La grande majorité de la Province du Québec constitue le maillage de l’industrie de la Fabrication métallique industrielle. En effet, les entreprises de la FMI sont situées dans la plupart des régions, bien que leur présence soit insignifiante dans les régions de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, ou encore en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. À l’inverse, c’est en Montérégie (20%) que l’on retrouve le plus d’entreprises de la FMI, devant la région de Montréal (15%), Chaudière-Appalaches (11%) et le Centre-du-Québec (7%). La répartition de la main-d’œuvre suit une répartition similaire sur le territoire.

Enfin, notons que le nombre d’entreprises de la FMI est en croissance depuis 2016, avec 234 nouvelles entreprises créées et que le secteur a vu la création de près de 7 550 emplois depuis cette même période.


Une industrie de métiers spécialisés

Si la FMI recouvre près de 300 corps de métiers au Québec, certaines professions, que l’on pourrait qualifier d’iconiques, en sont les ambassadeurs les plus pertinents : soudeurs, machinistes, ingénieurs mécaniciens, mécaniciens industriels, assembleurs de véhicules, peintres industriels, mais encore technologues en dessin, techniciens en génie mécanique ou électromécaniciens.

Nombre des métiers de la FMI sont des métiers spécialisés et requièrent, de ce fait et a minima, un diplôme d’études professionnelles. D’ailleurs, près de 9 travailleurs sur 10 dans la FMI sont diplômés. C’est ici, par exemple, qu’entrent en piste les Comités sectoriels de main-d’œuvre, dont PERFORM est le représentant pour la FMI.


Un comité sectoriel pour soutenir le développement des compétences de la main-d’œuvre

PERFORM, a été établi en 1993. Cet organisme à but non lucratif fonctionne en tant qu'entité paritaire, avec un Conseil d'administration composé exclusivement de représentants de l'industrie, tant du côté patronal que syndical. Le financement du comité provient de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT).

Son objectif principal est de promouvoir et de renforcer la collaboration entre les différents acteurs du secteur de la fabrication métallique, en vue d'une aspiration commune : la formation et le développement des compétences de la main-d’œuvre.


Une main-d’œuvre renforcée par les travailleurs étrangers

Le secteur de la FMI n’échappe pas à la pénurie généralisée de main-d’œuvre qui affecte le Québec. Dans le secteur, en effet, le taux de chômage se situe autour de 3,5%, et on dénombre plus de 9 500 postes vacants pour l’ensemble des trois sous-secteurs.

Pour le métier de soudeur par exemple, le ratio entre le nombre de professionnels au chômage et le celui de postes disponibles atteints 0,15, ce qui signifie qu’il y a 1 soudeur au chômage pour 6 postes vacants. De manière générale, la plupart des professions de la FMI connaissent un déficit et les nouveaux diplômés sur le marché du travail ne suffisent pas à combler les postes vacants.

Les entreprises se tournent alors vers des solutions alternatives : le choix de l’automatisation de certaines opérations de production, ou le recours à la main-d’œuvre immigrante en sont deux exemples parmi les plus fréquents.


La francisation, un besoin essentiel pour les entreprises comme pour les personnes immigrantes

Promoteur collectif de projets de formation, PERFORM sonde régulièrement les entreprises de la FMI, afin de connaître leurs besoins et identifier les enjeux liés à la formation de la main-d’œuvre.

Les projets de formation, arrimés entre un partenaire scolaire et les entreprises participantes, permettent à l’élève apprenti de développer ses compétences à la fois théoriques et pratiques, sur le modèle de l’alternance études-travail. L’élève-apprenti est rémunéré par l’entreprise qui l’embauche.

À l’automne 2023, PERFORM a lancé un vaste programme de francisation des travailleurs allophones, à partir de contenu élaboré en collaboration avec un partenaire scolaire de la région du Saguenay – Lac-Saint-Jean, FORGESCOM lors d’un projet pilote. Ce contenu, accessible en ligne et accompagné de cours en entreprise, est adapté à la réalité des métiers de la FMI et permet aux gestionnaires de former la main-d’œuvre issue de l’immigration à l’utilisation d’un vocabulaire propre à son quotidien professionnel.

Les bienfaits s’observent tant pour l’employeur que pour l’employé, renforçant par le langage le sentiment d’appartenance avec ses collègues. Un module dédié à la culture québécoise est en cours d’élaboration et contribuera plus encore à cette intégration.


La concertation, au cœur de l’ADN de PERFORM

Couvrant l’ensemble de la Province et dédié à une industrie aussi vaste que la FMI, l’action de PERFORM ne peut rayonner en vase clos. C’est pourquoi la concertation et le partenariat avec les acteurs économiques, scolaires et institutionnels sont une pierre angulaire du comité.

Ainsi, PERFORM coordonne des Tables de concertation régionales (Tables métal) dans plusieurs régions du Québec, telles que le Bas-Saint-Laurent ou le Saguenay – Lac-Saint-Jean. Dans d’autres régions, PERFORM s’assied à la table d’autres partenaires œuvrant dans la même direction : Alliance métal Québec à Lanaudière ou encore le Chantier d’attraction de main-d’œuvre à Sorel Tracy.

Ces instances de concertation mettent en relation des entreprises de la région avec des représentants d’institutions ministérielles, des partenaires scolaires ou autres, en fonction des besoins exprimés par les membres. L’immigration et le recours aux travailleurs immigrants est un ainsi un axe au cœur de plusieurs de ces forums régionaux.

Pour en savoir plus :

Consultez notre site Internet :www.comiteperform.ca

Explorez les industries et les métiers de la métallurgie et de la fabrication métallique industrielle : www.pasdemetalpasde.com