La planification de l’immigration et l’avenir du Québec
15 décembre 2025
Delfino Campanile
Le gouvernement du Québec a entrepris, cet automne, sa consultation sur la planification de l’immigration pour la période 2026-2029. Vous trouverez, dans ce numéro du bulletin, les positions exprimées par certains de nos partenaires concernant les besoins des régions en matière d’immigration. Pour la première fois, le gouvernement a jugé important d’établir des seuils pour l’immigration permanente et temporaire. Il est pertinent de reconnaître que ces deux types d’immigration peuvent répondre à des besoins distincts, tant pour les employeurs que pour les régions du Québec.
Cet exercice est essentiel pour mieux cerner les besoins en main-d’œuvre et les enjeux démographiques auxquels le Québec fera face au cours des prochaines années. Il devrait également permettre — du moins, on l’espère — de mieux définir l’apport recherché de l’immigration au développement du Québec. Cela suppose une identification plus précise non seulement des besoins, mais aussi des capacités d’accueil et des ressources dédiées à l’intégration des personnes immigrantes sélectionnées arrivant sur le territoire. Ces éléments devront être travaillés avec les acteurs locaux et régionaux, dans un cadre concerté, afin d’en assurer une évaluation réaliste et, par la suite, une mise en œuvre efficace.
Les recommandations adressées au gouvernement concernant l’immigration devraient refléter les réalités et les besoins propres aux différentes régions du Québec, tout en respectant les orientations énoncées.
Dans cette optique, il sera nécessaire d’arrimer plus efficacement les volontés et les besoins des autorités ainsi que des acteurs locaux et régionaux avec les statuts et les profils recherchés en immigration, afin de répondre adéquatement aux besoins présents et futurs du Québec. L’équilibre recherché devrait s’appuyer sur une immigration sélectionnée, motivée à s’établir au Québec et à y déployer ses talents, dans le respect des valeurs, de la langue et de l’histoire de la société d’accueil.
La sélection devrait dépasser la « marchandisation » de l’immigration — particulièrement de l’immigration permanente — et son lien unidimensionnel aux besoins de main-d’œuvre. Elle devrait viser à accueillir non seulement des travailleurs qualifiés, mais aussi de futurs citoyens cherchant l’occasion de s’investir durablement dans une société ouverte et dynamique.
Il est évident que cette réflexion ne s’achèvera pas avec un seul exercice de consultation sur les niveaux d’immigration, mais qu’elle se poursuivra au cours des prochaines années. Quel que soit le niveau d’immigration retenu, la régionalisation demeure un axe à privilégier afin de répondre aux besoins de développement du Québec et de ses régions à long terme.